Au Moyen-Âge, la majeure partie de l’Europe occidentale est chrétienne. La société est féodale, organisée en trois ordres : le clergé, la noblesse et le tiers état. Le clergé est très influent et la religion chrétienne occupe une place importante dans la vie quotidienne. À cette époque, l’église est riche et puissante : les évêques, les abbés et les moines possèdent des terres et comme les seigneurs, ils perçoivent la dîme payée par les paysans vivant sur leurs domaines. Les seigneurs font également des dons (en terres ou en argent) aux abbayes et aux monastères
L’église joue un rôle social : accueil et soin des pauvres, des malades et des orphelins. Le clergé détient les connaissances et diffuse le savoir. Les moines préservent et copient les livres et c’est dans les abbayes et les monastères que l’on trouve les plus grandes bibliothèques.
Notre Dame de Fontevraud se situe dans le Val-de-Loire, entre Saumur et Chinon. Ce monastère, fondé en 1101 par Robert d’Arbrissel (un ancien prédicateur), fut confié à sa mort à une abbesse. Au XIIe siècle, le monastère connaît un essor fulgurant grâce aux donations des comtes d’Anjou et de Poitiers, les puissances locales. La communauté acquiert des terres, bâtit en pierre et elle se constitue en ordre (tel que Cluny mais sans en avoir la même influence). Le site s’étend sur une dizaine d’hectares. L’ensemble monastique se divise en quatre : le Grand-Moûtiers pour les 300 moniales ; le monastère Saint-Jean de l’Habit, pour les hommes (aujourd’hui détruit) ; le prieuré Saint-Lazare pour les lépreux (aujourd’hui un hôtel) et le couvent de la Madeleine pour les pécheresses repenties (aujourd’hui disparu).
À la Révolution, l’ordre de Fontevraud disparaît. La communauté dissoute, le site est reconverti en prison jusqu’en 1963. Monument national inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, le site accueille des dizaines de milliers de visiteurs tous les ans.
photo©Abbaye de Fontevraud
Les monastères des Météores (photo)
Dans la plaine de Thessalie, une région au centre de la Grèce, se dressent d'imposants pitons rocheux appelés « Météores » (du grec ancien μετέωρος, meteôros : « élevé, dans les airs »). Les premiers moines à habiter les Météores sont attestés au XIème siècle : comme les bergers ou les réfugiés avant eux, ils vivaient alors dans des grottes, en ermites. Puis, au XIVème siècle, le moine Athanase est chassé de la République monastique du Mont Athos et créé le monastère du Grand Météore. D’autres monastères sont ensuite créés aux alentours.
À partir du XVIIème siècle cependant, de nombreux monastères sont progressivement abandonné (surtout les dépendances appelées skites). Certains sont détruits ou abîmés au cours des guerres, notamment au début du XIXème siècle par les troupes d’Ali Pacha.
Aujourd'hui, il ne reste plus que six monastères en activité qui peuvent se visiter ainsi qu’un septième qui n’est pas ouvert au public.
Les monastères du Mont Athos
Le Mont Athos est une montagne située sur une péninsule au nord de la Grèce. Vingt monastères orthodoxes réunissant environ 2000 moines sont établis sur ses flans et dans les environs. Les plus anciens datent du Xème siècle. Ces monastères sont organisés en République monastique du Mont-Athos, ce qui leur permet de jouir d'un certain degré d'autonomie au sein de la nation grecque.
La grande particularité de ces monastères est qu'ils sont interdits à « toute créature femelle ». Cela signifie que non seulement les femmes y sont interdites mais également tous les animaux femelles à l'exception des poules pour les œufs et des chattes pour chasser les rongeurs. Seuls les hommes peuvent donc visiter ces monastères et y séjourner. Toutefois, l'accès est très réglementé : la possession d'un laissez-passer, le Diamonitirion, est obligatoire. Valable pour quatre jours, il peut être renouvelé une fois pour une même durée.